viernes, 19 de noviembre de 2010

Mon premier jour à Bordeaux ou l'odysée d'y arriver


J'étais jeune et innocente. Je pensais que le monde était un bon endroit pour moi, que les gens étaient justes et les oiseaux chantaient le matin pour exprimer leur joie, que dans les compagnies aériennes il y avait que des bonnes personnes, que les numéros du « service client » fonctionnaient, que faire une valise était un affaire facile.

J'avais tort.

J'appellerais plutôt cauchemar mon voyage. Heureusement j'étais pas toute seule dans l'aventure.

Après avoir faire un examen terrible et redoutable je suis allée chez moi pour finir ma valise parce qu'on partait le lendemain. J'avais déjà mal à la tête, je sentais le stress qui frappait mes tempes. Mais une chose horrible est arrivée: le message. J'ai encore le message que j'ai reçu sur mon portable et je vais jamais l'effacer parce que si on efface l'histoire on est condamnés à la revivre. C'était un joli message sur mon portable qui disait: Attention urgent, votre vol a été annulé. Merci de vous rendre sur notre web pour réaliser sans aucune charge une modification de votre réservation ou pour son remboursement. Signé: Ryanair. Chouette!

J'ai couru, j'ai appelé mille fois le service client qui était un numéro irlandais...personne répondait. J'ai réussi à entrer sur le web qui était disparu pendant quelques instants, ils voulaient me faire payer 180€ pour changer ma réservation! Et je devais partir! J'ai pensé au train. J'ai appelé ma mère. Urgence! J'ai appelé l'autre Alicia. Aidez moi! On a acheté des billets de train pour le lendemain, j'ai envoyé un mail avec des virus pour Ryanair « with all my love ». Tout en un temps record.

Je ne connaissais pas la raison de l'annulation. Après j'ai su qu'il s'agissait d'une grève générale. Les retraites. Un mot que j'allais entendre beaucoup de fois après mon arrivée en France. J'étais très indignée. Les Français voulaient prendre leur retraite à 65 ans. Et grâce à eux j'ai pris un train qui a parcouru le nord de l'Espagne pendant 11 heures et en plus je prendrai ma retraite à 67 ans. C'était pas juste! Après j'ai dormi à Hendaye parce qu'il y avait pas de trains pour arriver à Bordeaux ce jour là. Le lendemain j'ai pris un autre train vers Dax, et après un autre jusqu'à Bordeaux. Heureusement tout en compagnie de Alicia qui venait aussi à Bordeaux avec moi. Elle a contenu ma folie.

Je voulais me reposer. Mais on ne pouvait pas. Il fallait régler les papiers avec la résidence. On a attendu pendant 1 heure avec les valises dans la main parce que quand on est arrivées les femmes qui travaillent dans l'accueil étaient dans leur moment de repos en train de fumer et bavarder. Ma haine contre les Français grandissait.

On a jeté les choses dans la chambre et on est parties vers Ikea, il y avait même pas un oreiller! On est passé comme la foudre par les sections d'Ikea; chambre, cuisine, salle de bains...on parlait pas. On prenait des choses qu'on mettait dans un sac jaune. Tout était déjà planifié parce qu'on avait fait une liste. Nous sommes très sages. Je suis sûre qu'on avait l'air d'être totalement folles. Ikea allait fermer. Il fallait se dépêcher.

Le lendemain après avoir dormi à poings fermés mais pas trop on a eu le jour le plus productif de nos vies. Nous sommes allées à une banque, nous avons obtenu le désiré RIB. C'était déjà un gros progrès: en France il faut avoir un RIB presque pour acheter une baguette à la boulangerie. Nous avons fait la carte Tbc. Nous sommes allées à la Fnac. Nous avons acheté un portable. Nous nous sommes promenées un peu et nous avons vu comment était Bordeaux car la veille nous n'avons vu que nos pieds et Ikea. Et nous avons passé presque une heure au supermarché en découvrant la variété de biscuits et céréales de la France.



Mon conseil comme professionnelle:

Il faut penser à faire beaucoup de choses le premier jour, c'est dur. On est fatigués mais c'est mieux d'affronter vite les choses et pas les laisser tomber. Si on planifie bien la journée on peut faire presque tout. Il faut se renseigner avant d'arriver, savoir combien de kilos de papiers il faut emporter, combien de photos, combien de photocopies de ta radiographie dentaire...mais après tout ça on peut arriver à régler les papiers. Ils aiment trop la bureaucratie les Français, c'est gênant. Mais après on a vite des tas de jolies conversations avec le reste d'Erasmus parce que chacun a eu des problèmes différents.

Et surtout rappelez vous: si tu n'as pas un RIB c'est mieux de rentrer chez toi.


Alicia Losada Zapatero